Diderot Denis : biographie, philosophie
Diderot Denis : biographie, philosophie
Anonim

Denis Diderot est un intellectuel de son temps, écrivain et philosophe français. Il est surtout connu pour son Encyclopédie, qu'il termina en 1751. Avec Montesquieu, Voltaire et Rousseau, il était considéré comme l'un des idéologues du tiers état en France, un vulgarisateur des idées des Lumières, qui auraient ouvert la voie à la Révolution française de 1789.

Enfance et jeunesse

Citations de Denis Diderot
Citations de Denis Diderot

Denis Diderot est né en 1713. Il est né dans la petite ville française de Langre. Sa mère était la fille d'un tanneur et son père était coutelier.

Les parents ont décidé que Denis Diderot deviendrait prêtre. Pour ce faire, ils l'envoyèrent dans un collège jésuite, dont il sortit diplômé en 1728. Deux ans plus tôt, le garçon est officiellement devenu abbé. Les biographes notent que pendant cette période, le héros de notre article était une personne extrêmement religieuse, jeûnait constamment et portait même un sac.

Arriver à Paris pour terminer sonÉducation, il entre au Collège des Jésuites de Louis le Grand, un peu plus tard, selon toute vraisemblance, dans l'établissement d'enseignement jansénite - d'Harcourt. Ici, il a reçu la profession d'avocat, car son père l'a encouragé à poursuivre une carrière juridique. Vraisemblablement, ce sont précisément les conflits qui ont éclaté entre les jansénites et les jésuites qui l'ont détourné de la voie choisie.

En 1732, Denis Diderot obtient une maîtrise à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris. Au lieu d'une carrière de prêtre, il envisage sérieusement de devenir avocat, mais préfère par conséquent le style de vie d'un artiste indépendant.

Rejet de la carrière du prêtre

Dans une brève biographie de Denis Diderot, il convient de prêter attention à sa vie personnelle. En 1743, il épouse Anne Toinnete Champion, propriétaire d'une boutique de linge.

En même temps, on sait de manière fiable que le mariage ne l'a pas empêché d'avoir des relations avec d'autres femmes. On pense qu'il eut une relation amoureuse au milieu des années 1750 avec Sophie Vollan, pour qui il conserva une affection presque jusqu'à sa mort.

Après le mariage, Denis Diderot, dont la biographie est assez intéressante et pleine d'idées en tout genre, a d'abord gagné de l'argent grâce aux traductions. Dans les années 40, il a travaillé avec les œuvres les plus célèbres de Stenian, Shaftesbury, James. Ses premières œuvres littéraires indépendantes appartiennent à la même période. Ils témoignent du courage et de la maturité d'esprit d'un auteur plutôt jeune. En 1746, ses "Pensées philosophiques" ont été publiées, et plus tard - "Alleys, or Skeptic's Walk", "Lettre sur les aveugles dans l'édification des voyants","Trésors indiscrets". Apparemment, déjà à cette époque, Diderot était devenu un déiste, et bientôt - un matérialiste convaincu et un athée. A cette époque, ces livres de Denis Diderot sont classés dans la libre-pensée, pour laquelle il est arrêté en 1749. Il a purgé sa peine au château de Vincennes.

Travail sur "l'Encyclopédie"

Vues de Denis Diderot
Vues de Denis Diderot

Travailler sur "l'Encyclopédie" que Diderot rencontre pour la première fois en 1747. L'idée de l'éditeur métropolitain breton de traduire en français le soi-disant "Dictionnaire général des métiers et des sciences" est apparue il y a quelques années. Mais aucun éditeur n'a pu faire le travail.

Didro a travaillé avec d'Alembert sur le projet. En conséquence, l'un d'eux a eu l'idée d'abandonner complètement la traduction du dictionnaire anglais et de préparer une édition indépendante qui serait unique. C'est en tout cas grâce à Diderot que le travail sur l'Encyclopédie a pris l'ampleur qui en a fait un véritable manifeste des Lumières.

Au cours du prochain quart de siècle, le héros de notre article continue de superviser les travaux sur le livre de la connaissance, qui à ce moment-là est passé à 17 volumes d'articles seuls, qui accompagnent onze autres volumes d'illustrations. Même en considérant brièvement la biographie de Denis Diderot, il faut s'attarder sur un grand nombre d'obstacles qu'il a réussi à surmonter sur son chemin. En plus de l'emprisonnement déjà mentionné, c'est aussi la suspension du travail pour des raisons indépendantes de la volonté de l'éditeur, une crise, due àlequel D'Alembert a quitté le projet, l'interdiction de publication et sa censure prudente et scrupuleuse.

Ce n'est qu'en 1772 que la première édition de l'Encyclopédie fut enfin achevée. Presque tous les grands esprits des Lumières qui se trouvaient en France à cette époque ont participé à sa création - Voltaire, Holbach, Rousseau, Montesquieu.

Idées Diderot Denis
Idées Diderot Denis

Manifeste des Lumières

Le résultat de leur travail commun a été un corpus universel de connaissances modernes. Par ailleurs, il convient de noter que dans les articles consacrés à des sujets politiques, aucune préférence n'a été délibérément donnée à aucune des formes de gouvernement. Et les louanges que les auteurs adressent à la République genevoise s'accompagnent de remarques selon lesquelles une telle structure étatique n'est possible que pour des territoires relativement restreints, auxquels la France elle-même n'appartient pas. Les pages de l'Encyclopédie étaient dominées par le pluralisme dans sa forme la plus pure, car les auteurs prônaient dans certains articles une monarchie limitée, tandis que dans d'autres ils adhéraient à la version absolue, ne voyant en elle que la base du bien-être social.

Dans le même temps, il a été noté séparément que les sujets ont le droit de résister aux despotes et que les rois doivent obligatoirement obéir à la loi, aider les pauvres et les défavorisés, défendre la foi de leur peuple.

L'"Encyclopédie" critiquait ouvertement le mode de vie des nobles. Dans le même temps, les auteurs des articles ont noté qu'ils reconnaissent et soutiennent la nécessité de l'existence d'une hiérarchie sociale dans la société. Représentants des bourgeois ils impitoyablementcritiqués pour leur soif de postes et d'évolution de carrière, ainsi que pour leur cupidité, les financiers étaient reconnus comme une partie parasitaire du corps du tiers état.

Les auteurs de "l'Encyclopédie" prônaient d'alléger le sort des gens ordinaires. Cependant, pour atteindre cet objectif, ils n'ont pas appelé à l'instauration de la démocratie dans le pays, mais ont fait appel au gouvernement, attirant l'attention des responsables et des ministres sur la nécessité de réformes dans l'éducation, l'économie (fiscalité équitable, lutte contre la pauvreté).

Vues philosophiques

Buste de Denis Diderot
Buste de Denis Diderot

Les principales idées de Denis Diderot dans le domaine de la philosophie ont été formulées par lui dès 1751 dans le traité "Lettre sur les sourds-muets comme édification à ceux qui entendent". Il y considère le problème de la cognition dans le contexte du symbolisme des mots et des gestes.

En 1753, il publie "Réflexions sur l'explication de la nature", qu'il crée à l'image et à la ressemblance des œuvres de Bacon, en argumentant avec la philosophie rationaliste de Leibniz et de Descartes. Par exemple, il a réfuté la théorie des idées innées.

Lorsque la philosophie de Denis Diderot s'est formée, il a catégoriquement nié la doctrine dualiste vouée à la bifurcation des principes spirituels et matériels. Il a soutenu que dans le monde il n'y a que la matière qui peut avoir une sensibilité, et tous les phénomènes divers et complexes qui se produisent dans la vie réelle sont le résultat du mouvement de ses particules. On en trouve la confirmation dans les citations de Denis Diderot:

La religion empêche les gens de voir parce qu'elle leur interdit de voir sous peine de châtiment éternel.

À emporterun chrétien craint l'enfer et vous lui enlèverez sa foi.

Le Dieu des chrétiens est un père qui chérit extrêmement ses pommes, et très peu ses enfants.

Dans ses vues philosophiques, il y avait aussi des réflexions sur l'influence de divers facteurs externes sur l'individu. Parmi les idées de Denis Diderot, on retrouve l'affirmation qu'une personne est exclusivement ce que son environnement et son éducation peuvent faire d'elle. De plus, chaque action qu'il accomplit est un acte nécessaire dans la vision générale du monde.

Attitude envers la politique

Livres de Denis Diderot
Livres de Denis Diderot

Considérant la vision du monde de Denis Diderot, les principales pensées et idées du philosophe et écrivain, il convient de noter que, selon les convictions politiques, il était un partisan de l'absolutisme éclairé, d'accord avec Voltaire en cela. Diderot a également refusé de faire confiance aux masses, qu'il considérait comme incapables de résoudre les problèmes étatiques et moraux.

Selon lui, le système politique idéal est une monarchie dirigée par un souverain doté de connaissances philosophiques et scientifiques. Diderot était convaincu que l'union des philosophes et des gouvernants était non seulement possible, mais nécessaire.

Dans le même temps, son propre enseignement matérialiste était dirigé contre le clergé. Le but ultime était de placer le pouvoir de l'État entre les mains des philosophes.

En cela Diderot avait tort. Comme on peut en juger par l'histoire, les monarques respectaient les philosophes, mais ne leur permettaient pas d'influencer réellement la politique pratique. Par exemple, lorsque Diderot arrive en Russie en 1773, répondant à l'invitation de Catherine II,ils passaient des heures à bavarder sublimement, mais en même temps l'impératrice russe était sceptique quant à ses projets de détruire le luxe à la cour, d'orienter les fonds dégagés vers les besoins du peuple, et aussi d'organiser l'éducation universelle gratuite.

Didro a reçu une grosse somme d'argent de Catherine pour sa bibliothèque, tandis qu'il recevait un salaire pour son entretien.

Créativité

Biographie de Denis Diderot
Biographie de Denis Diderot

S'engager activement dans la créativité Diderot débute dans les années 50. Il publie deux pièces - "Père de la famille" et "Bad Son, or Trials of Virtue". Il y renonce catégoriquement aux règles du classicisme alors dominant, cherchant à créer un drame petit-bourgeois, bourgeois-sentimental, qu'il réussit ainsi. Les conflits qui surgissent entre les représentants du tiers état sont mis en évidence dans la plupart de ses œuvres, leur mode de vie et leur comportement dans l'environnement le plus ordinaire sont décrits.

Ses œuvres classiques incluent l'histoire "La religieuse", dont nous parlerons plus en détail, les romans "Le neveu de Ramo", "Jacques le fataliste et son maître". Pour la plupart des contemporains, ces livres restent inconnus, puisque l'auteur omet pratiquement de les imprimer de son vivant.

Il convient de noter que toutes ces œuvres sont unies par un réalisme, une discrétion étonnante et un style de narration transparent et extrêmement clair. La lecture des œuvres de Diderot a toujours été aisée, car elles manquent presque totalement d'embellissements verbaux.

Surtoutses œuvres peuvent être trouvées dans le rejet de l'église et de la religion, l'engagement envers des objectifs humanistes, des idées idéalisées sur le devoir humain.

Les principes esthétiques et philosophiques proclamés par Diderot se retrouvent dans son attitude envers les beaux-arts. De 1759 à 1781, il publie régulièrement des comptes rendus des salons parisiens dans le journal manuscrit de son ami Grimm, qui s'appelle la Correspondance littéraire. Il est envoyé par souscription aux princes et monarques influents.

Nonne

Nonne Diderot
Nonne Diderot

C'est l'une des œuvres les plus célèbres de Diderot. Il dépeint les mœurs dépravées qui règnent dans le couvent. Dans le livre "La nonne" de Denis Diderot, l'histoire est racontée du point de vue d'une jeune novice qui ne se rend pas compte des sentiments qu'elle éprouve.

Les critiques notent dans ce travail une étonnante combinaison de vérité psychologique avec un naturalisme extrêmement audacieux pour l'époque. Tout cela fait de l'histoire de Denis Diderot "La nonne" l'une des meilleures œuvres en prose du XVIIIe siècle, du moins en France. De plus, c'est un excellent exemple de propagande anti-religieuse.

L'impulsion pour écrire ce livre était une histoire vraie que l'auteur a apprise. Dans les années 50 du XVIIIe siècle, les secrets du couvent ont été dévoilés. Dans la France pré-révolutionnaire, la vie ecclésiale était l'un des sujets les plus passionnants et les plus urgents.

L'histoire elle-même commence par un épisode dans lequel le personnage principal Suzanne, qui est une enfant illégitime, est envoyée de force dans unmonastère. En fait, sa propre mère la trahit, mais la fille l'aime toujours, ne révèle pas les secrets de son origine, même si cela pourrait l'aider à se libérer. Au lieu de cela, elle fait plusieurs tentatives pour s'échapper de l'ermitage afin de gagner la liberté, dont l'une se termine bien.

Le neveu de Ramo

Une autre œuvre célèbre de Diderot est le roman Le neveu de Rameau. De nombreux critiques littéraires le considèrent comme le summum de la créativité du héros de notre article.

Le roman lui-même est écrit sous la forme d'un dialogue entre l'auteur et le neveu du compositeur Rameau, très populaire à cette époque en France. Le proche se met à parler avec admiration du vol et de la vie parasitaire aux dépens des autres. Le jeune Ramo apparaît dans l'œuvre comme la personnification de l'égoïsme qui existe dans la société moderne.

Voyage en Russie

Catherine II, qui correspondait et était en bons termes avec Voltaire, s'est intéressée aux travaux de Diderot sur la célèbre Encyclopédie. Dès qu'elle a pris le trône, elle a immédiatement proposé de transférer la publication en Russie. Derrière cela se cachait non seulement son désir de renforcer sa réputation, mais aussi une tentative de satisfaire l'intérêt de la partie éduquée et éclairée de la société russe pour ce travail.

Diderot refuse cette offre, mais accepte de vendre son unique bibliothèque à l'Impératrice pour 50 000 livres. De plus, les livres eux-mêmes sont restés à sa entière disposition jusqu'à la fin de sa vie. Il devint le conservateur des œuvres de sa maison dans le statut de bibliothécaire personnel de l'Impératrice.

À l'invitation de Catherine, il séjourne àSaint-Pétersbourg d'octobre 1773 à mars 1774. Pendant ce temps, il a été élu membre honoraire de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

De retour en France, il rédige plusieurs essais sur l'éventuelle introduction de la Russie dans la civilisation européenne. Ses déclarations sceptiques sur la politique de Catherine ont suscité sa colère, mais elles sont devenues connues en Russie après la mort du philosophe.

En 1784, il mourut à Paris à l'âge de 70 ans.

Conseillé: